Conseillé au détour d’un après-midi pluvieux par un vendeur de Decitre qui ne savait plus quoi me présenter après m’avoir recommandé plus de dix romans dont aucun n’avait su murmurer à mon oreille, Le sac avait finalement atterri dans le mien.
Ce tout petit livre -l’auteur voulait qu’il puisse se faire une place dans tous les sacs- n’est ni plus ni moins qu’une analyse sociologique du contenu de nos sacs, petits, grands, ventrus, de soirée ou de tous les jours.
Lorsqu’il commence son enquête Jean-Claude Kaufmann invite les femmes à lui faire parvenir des descriptions de leur(s) sac(s) et des objets qu’ils contien(nen)t, pour en finir avec le parfum de mystère que l’objet, si précieux, dégage. Il reçoit alors pêle-même listes détaillées, fragments autobiographiques, confessions et inventaires. De cette matière naît ce petit essai sur le sac à main des femmes.
Si vous ne savez pas encore où vous situer dans le spectre des utilisatrices de sacs à main, ce livre est fait pour vous ! De la fille monosac à la passionnée qui quête le coup de foudre en magasin, de la mère de famille qui porte l’univers de ses enfants (et de son mari) à l’élégante qui se contente d’un micro-sac, l’ouvrage décrypte avec tendresse et patience les témoignages envoyés par les lectrices.
Certainement un peu répétitif, l’ouvrage n’en est pas moins original : qui aurait penser à dévoiler enfin le contenu de nos sacs ? Loin des mystères bien gardés que les hommes s’imaginent reposer dans nos sacs, le livre fait la part belle à toute la fonction sentimentale et affective qui nous lie, jour après jour, au fidèle compagnon de nos aventures.
Au final je ne dirai pas que cet essai nous apprend quelque chose, il nous donne tout au plus une vision générale de ce que l’on présentait déjà (il y a des filles à petits sacs et des filles à sacs énormes – entre autres). Par contre je ne peux que le recommander aux hommes que les entrailles secrètes du sac intéressent; comme le vendeur de chez Decitre qui en profité à l’occasion pour me questionner sur le contenu du mien…
Les chroniques caféinées 